Qui suis-je ?

C’est vrai ça, qui suis-je moi pour venir vous parler du bocage ?
A priori, une franc-comtoise, traductrice de formation, arrivée dans la Manche en 2022 n'a pas grand chose à voir avec le bocage, nan ? Et pourtant...

Mon master de Traduction en poche, je me tourne très vite vers la traduction de textes sur la permaculture et l'agroécologie tout en cultivant mon propre espace de verdure sur un terrain familial.
En 2020, je deviens conseillère municipale de ma ville natale, Pontarlier, et découvre tous les enjeux des décisions politiques sur notre environnement local. À travers les commissions sur l'urbanisme, l'eau et la forêt, le développement durable, je réalise les liens qui se tissent entre les habitant·es d'une ville et leur environnement immédiat, que ce soit à travers les enjeux d'alimentation, d'habitat, de loisirs ou de mobilité.
En parallèle, le militantisme me fait découvrir l'animation en éducation populaire, à laquelle je me forme, passionnée par les outils développés par "l'éduc' pop'" pour apprendre, échanger, réfléchir et construire ensemble de façon ludique et profonde à la fois. Cette approche influe grandement sur ma façon de guider les visites, d'animer le groupe, d'inviter au partage d'opinions et à la participation active tout au long de la balade ; je ne me positionne pas en "sachante", je reste curieuse des vécus et des apports des participant.es, qui ont sûrement des choses à m'apprendre sur ce territoire que je découvre !
Je déménage à Coutances en 2022 (tout ça à cause de mon amoureux !) et travaille un an dans une pépinière de végétaux locaux située anciennement à Quettreville-sur-sienne, Jardins vivants. Cela élargit davantage encore ma connaissance des plantes et me fait découvrir les spécificités climatiques et pédologiques du Coutançais, auxquelles les végétaux rustiques sont les plus habitués. Je suis en même temps une formation à distance sur l'agroécologie proposée par Ver de Terre Productions et Arbre et Paysage 32, et c'est là que je découvre l'agroforesterie... et le bocage comme exemple parfait. Ce paysage me fascine, j'adore m'y balader (il me rappelle la forêt de ma Franche-Comté natale !) et je découvre bien sûr qu'il est en danger...
Je découvre alors le Végétal local, une marque créée pour assurant la culture de plants bocagers rustiques et de qualité, car bénéficiant de la diversité génétique de graines prélevées sur des arbres anciens,  des sages ayant traversé les décennies et amassé tant d'expérience sur ce qu'un plant sera amené à vivre dans un terroir spécifique. Car si l'on veut replanter le bocage, il faut des plants de qualité, ayant poussé là où ils seront replantés !
Avec d'autres passionné·es, nous créons alors une association dédiée à l'accompagnement de pépiniéristes en Végétal local, la Maison de l'arbre, de la haie et du bocage. Cela m'amène à m'intéresser encore plus finement au bocage, aux services écosystémiques qu'il nous rend, aux défis du changement climatique qu'il peut relever.
Et de fil en aiguille, le Pays d'Art et d'Histoire de Coutances finit par me demander d'animer une balade guidée sur le bocage à l'occasion des Journées du Patrimoine de 2023. L'enjeu est de valoriser le patrimoine naturel de la Communauté de communes de Coutances Mer et Bocage et de l'aborder d'un point de vue plus historique que naturaliste. Et me voilà guide !
J'ai plongé dans l'Histoire du bocage... et je n'en suis toujours pas ressortie ! Il y a tant de choses à dire sur le lien entre l'évolution du bocage et celle de notre société que j'ai dû créer une 2ème visite sur le Remembrement, puis une 3ème sur la Vie paysanne dans le bocage... et que j'en prépare encore d'autres ! Notamment une pour Ouvrir le bocage aux enfants, une autre sur L'usage traditionnel des plantes bocagères... Et chaque lecture ne fait qu'aviver ma fascination pour ce paysage si naturel et si humain, si beau et si triste parfois, si riche et s'appauvrissant pourtant, si ancien et si jeune et vivant à la fois !

Alors ? Vous venez vous balader ?